Synode de l'Église Évangélique en Rhénanie
Germania 1980
Ce n'est pas toi qui portes la racine, c'est la racine qui te porte.. (Rom 11: 18.)1. En accord avec La parole adressée aux paroisses concernant Le dialogue entre chrétiens et juifs-du Synode provincial de l'Eglise évangélique de Rhénanie du 12 janvier 1978, le Synode assume la nécessité historique d'établir de nouveaux rapports entre l'Eglise et le peuple juif.
2. Il existe quatre raisons qui amènent l'Eglise â effectuer cette démarche:
(1) La reconnaissance de la coresponsabilité et de la culpabilité des chrétiens dans l'Holocauste, dans la mise au ban de la société, dans la persécution et dans l'assassinat des juifs au temps du Troisième Reich.
(2) De nouvelles lumières bibliques concernant la signification durable d'Israël au niveau de l'histoire du salut (par ex. Rom 9 à 11), résultant du Kirchenkampf (résistance d'une partie de l'Eglise allemande la main-mise du nazisme).
(3) La compréhension de ce que l'existence du peuple juif à travers les siècles, son retour en Terre Promise et, aussi, la création de l'Etat d'Israël sont des signes de la fidélité de Dieu à l'égard de son peuple.
(4) La disponibilité de juifs à participer à des rencontres, à des études en commun et à une collaboration en dépit de l'Holocauste.
3. Le Synode provincial accueille favorablement l'étude «Chrétiens et Juifs. du Conseil de l'Eglise évangélique en Allemagne et les • Thèses concernant le renouveau des rapports entre chrétiens et juifs. du Comité Chrétiens et Juifs. de l'Eglise évangélique en Rhénanie, thèses qui complètent et précisent cette étude.
Le Synode provincial accueille avec reconnaissance ces deux documents et recommande à toutes les paroisses de choisir cette étude et ces thèses comme point de départ d'une réflexion intensive sur le judaïsme et comme base de nouveaux rapports entre l'Eglise et tarant.
4. Pour cette raison, le Synode provincial déclare ce qui suit:
(1) Nous confessons avec confusion la coresponsabilité et la culpabilité des chrétiens d'Allemagne dans l'Holocauste.
(2) Avec gratitude nous reconnaissons comme nôtres • Les Ecritures • (Le 24: 27; 1 Cor 15:355.1, notre Ancien Testament, comme base commune de la foi et de l'action des juifs et des chrétiens.
(3) Nous confessons Jésus-Christ le juif qui, en tant que Messie d'Israël, est le Sauveur du monde qui relie les nations du monde avec le peuple de Dieu.
(4) Nous croyons a l'élection durable du peuple juif comme peuple de Dieu et reconnaissons que l'Eglise, par la médiation de Jésus-Christ, est insérée dans l'alliance de Dieu avec son peuple.
(5) Nous croyons avec les juifs que c'est l'unité entre la justice et l'amour qui caractérise la démarche de salut de Dieu dans l'histoire. Nous croyons avec les juifs que la justice et l'amour constituent des directives divines pour l'ensemble de notre vie. En tant que chrétiens, nous considérons comme fondement de ces deux éléments la manière d'agir de Dieu en Israël d'une part et, d'autre part, en Jésus-Christ. (8) Nous croyons que juifs et chrétiens, chacun selon sa vocation, sont des témoins de Dieu face au monde et l'un par rapport à l'autre. Pour cette raison, nous sommes convaincus que l'Eglise ne peut pas accomplir son témoignage vis-à-vis du peuple juif de la même manière que sa mission auprès des nations.
(7) C'est pourquoi nous constatons:
Pendant des siècles, le terme de • nouveau », dans l'exégèse de la Bible, était dirigé contre les juifs: la Nouvelle Alliance a été comprise comme s'opposant à l'Ancienne, le nouveau peuple de Dieu comme se substituant à l'ancien. Ce dédain du caractère durable de l'existence d'Israël et sa condamnation à la non existence ont toujours marqué la théologie chrétienne, la prédication et le comportement de l'Eglise, et cela jusqu'à nos jours. De cette manière, nous nous sommes rendus coupables aussi en ce qui concerne l'anéantissement physique du peuple juif.
Pour cette raison, nous voulons jeter un regard nouveau sur les liens indélébiles qui existent entre le Nouveau et l'Ancien Testament et apprendre à comprendre les relations entre «ancien» et « nouveau» à partir de la promesse: en tant que don, accomplissement et confirmation de la promesse. Dans ce sens, =nouveau» ne signifie pas remplacement de ce qui est « ancien ». C'est pourquoi nous contestons l'affirmation que le peuple d'Israël serait rejeté par Dieu ou dépassé par l'Eglise.
(8) En opérant ce retour, nous commençons à découvrir à nouveau ce que les chrétiens et les juifs confessent en commun:
Nous confessons tous deux Dieu comme le créateur du ciel et de la terre et savons que nous vivons, dans la vie de tous les jours, du monde, en tant qu'êtres distingués par le même Dieu dans la bénédiction d'Aaron.
Nous confessons l'espérance commune d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre et la puissance de cette espérance messianique aussi bien pour le témoignage que pour l'action des chrétiens et des juifs au service de la justice et de la paix dans le monde.
5. Le Synode provincial recommande aux Synodes d'arrondissement la nomination d'un responsable synodal pour le dialogue entre chrétiens et juifs.
Le Synode provincial donne mission à la direction de l'Eglise de former de nouveau un comité Chrétiens et Juifs • et de demander aux juifs d'y collaborer.
Ce Comité est appelé à conseiller la direction de l'Eglise dans toutes les questions concernant les relations entre l'Eglise et le judaïsme, et à aider les paroisses et les doyennés à arriver à une compréhension plus approfondie en vue d'une nouvelle intelligence des relations entre juifs et chrétiens.
Le Synode provincial donne mandat à la direction de l'Eglise d'examiner sous quelle forme l'Eglise évangélique en Rhénanie pourrait assumer une coresponsabilité en faveur de la colonie chrétienne Ness Arnim en Israël, comme le font déjà d'autres Eglises (par ex. les Pays-Bas et la République Fédérale d'Allemagne).
Le Synode provincial donne mandat à la direction de l'Eglise de veiller à ce qu'on tienne compte adéquatement, dans la formation de base, la formation permanente et le recyclage assurés par l'Eglise du theme « Chrétiens et Juifs ».
Le Synode provincial juge souhaitable qu'on envisage la création, dans le cadre de l'Université ecclésiastique et de l'Université d'Etat de Wuppertal, d'un enseignement permanent sur le theme: - Théologie, philosophie et histoire du judaïsme ». Il demande à la direction de l'Eglise d'entamer des négociations dans ce sens avec ces deux institutions.
Traduction de l'original allemand parue dans - L'Ami d'Israël» 1980, No 5.
NOTE
Cette Déclaration du Synode de l'Eglise Evangélique de Rhénanie a suscité bien des commentaires et des mises au point théologiques, de la part des chrétiens comme des juifs. Cela montre bien:
1) L'importance, pour les relations judéo-chrétiennes, d'une telle déclaration émanant des autorités mêmes d'une Eglise chrétienne et ayant pour but de corriger tout ce qui, dans son enseignement, est lié à une image négative du peuple juif.
2) La nécessité urgente, pour les théologiens chrétiens de toutes dénominations, de continuer à approfondir cette question, afin d'arriver à une formulation théologique reconnaissant pleinement l'unité du plan de salut de Dieu.
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Inserito 01/01/1970
Relazioni Ebraico-Cristiane
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