Vers l'unité des chrétiens: directives pour une pastorale œcuménique dans le diocèse de Rome

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Commission Oecuménique du diocèse de Rome

Italia       25/01/1983

Ce document, publié par la Commission Oecuménique du diocèse de Rome à l'occasion de la Semaine pour l'Unité des chrétiens (25 janvier 1983), a pour objectif de faire progresser l'oecuménisme au niveau, non d'une élite, mais du diocèse entier. L'accent y est mir sur les divers aspects de la formation qui, seule, pourra promouvoir parmi les croyants une mentalité « oecuménique ». Il est intéressant de noter que la Commission Oecuménique diocésaine a jugé opportun de dédier une section (No 139-145) aux rapports avec les juifs, et cela non seulement dans la perspective d'un rapprochement des chrétiens par le retour à la source commune, mais «dans le contexte de la recherche d'une réconciliation plus large de tout le Peuple de Dieu, de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance ».

5e PARTIE
La relation avec les juifs


139 - La Commission oecuménique diocésaine est chargée de promouvoir les contacts et le dialogue avec la Communauté juive de Rome. L'expérience oecuménique montre bien, en effet, que la recherche de l'unité des chrétiens pousse à rechercher une réconciliation plus large, qui embrasse tout le Peuple de Dieu, de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance.

140 - Du point de vue doctrinal, cette dimension a déjà été soulignée par le Concile Vatican II qui rappelle les paroles de l'apôtre Paul sur ceux de sa race: « "à qui appartiennent l'adoption finale, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses, les Patriarches, et de qui est né, selon la chair, le Christ (Rm 9,4-5)", le Fils de la Vierge Marie ». (NA 4).

141 - Le Concile rappelle en outre « le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d'Abraham », et il précise quels sont ces liens qui lient le peuple chrétien au peuple juif. L'Eglise du Christ se reconnaît comme ayant la même foi au Dieu unique, elle se reconnaît comme incluse, selon la foi, dans la vocation d'Abraham, et elle revit elle-même le salut «mystérieusement préfiguré dans la sortie du peuple élu hors de la terre de servitude ». (NA. 4).
En fait, « l'histoire du judaïsme ne finit pas avec la destruction de Jérusalem, mais elle s'est poursuivie en développant une tradition dont la portée devenue, croyons-nous, d'une signification profondément différente après le Christ, demeure cependant riche de valeurs religieuses ». (Orientations et Suggestions 1974, No 3).

142 - Le Concile souligne, en outre, la perspective eschatologique commune vers laquelle tendent juifs et chrétiens, bien que selon des points de vue différents. (NA. 4). Pour les juifs, le Messie attendu est celui qui doit venir; pour les chrétiens, il est venu, il vient et il viendra dans la gloire. Cette attente eschatologique, même si les perspectives sont diverses, est un don de Dieu qui crée chez les juifs et chez les chrétiens une espérance commune, une certaine manière d'être et d'agir dans le quotidien de l'histoire qui leur est propre. Le Messie attendu n'est donc pas seulement un point de divergence; il est aussi celui qui, en quelque manière, nous unit déjà les uns aux autres dans une attente commune.

143 - Le Diocèse de Rome reconnaît aussi, outre ces motifs généraux, certains motifs particuliers qui l'unissent de manière plus directe à la Communauté juive de Rome. La fondation de l'Eglise de Rome remonte, en effet, aux apôtres Pierre et Paul, tous deux d'origine juive. A noter aussi que juifs et chrétiens ont vécu ensemble à Rome pendant près de 2 mille ans d'histoire, une histoire qui, même tissée, hélas! d'événements regrettables, a créé cependant, dans notre Diocèse, un tissu social et culturel qui a, et ne pourra manquer d'avoir encore à l'avenir, des répercussions dans le domaine religieux.

144 - Dans le cadre de ces brèves indications, le Diocèse de Rame désire que soient recherchés et promus des rapports inspirés par les principes énoncés ci-dessus :

a) On recommande avant tout ce qui est la condition essentielle du dialogue: de reconnaître la conscience que les juifs ont d'eux-mêmes, celle d'un peuple se définissant à partir d'éléments religieux et ethniques. (Orient. et Suggest. No. I).

b) On demande de porter une attention particulière au contenu et au langage pastoral, sous ses diverses forines: prédication, catéchèse, liturgie, enseignement religieux, publications etc... (Orient. et Suggest. No 2), en prêtant une attention route spéciale aux célébradons de la Semaine Sainte.

c) Développer toutes les initiatives (rencontres, conférences, publications etc...) propres à faire mieux connaître la foi des israélites et la tradition juive dans son développement historique et te/le qu'elle est vécue de nos jours,

d) On recommande en particulier la lecture commune de l'Ancien Testament à la lumière de la tradition juive clans ses divers modes (normatiff, , narratif et mystique) afin de s'habituer à une approche du texte sacré qui peut grandement aider à mieux saisir la Parole de Dieu dans sa résonance infinie.

e) Développer et encourager, après accord et dans le respect, la connaissance de la liturgie synagogale et familiale et une certaine familiarité avec elle.

f) Encourager, en vue de relations plus humaines et plus fraternelles dans le Diocèse de Rame, un engagement commun en faveur de la dignité de l'homme qui réfléchit l'image de Dieu », du « droit à la vie » et des « valeurs familiales », de la jeunesse en crise et « contre les méfaits de la drogue », en faveur des « droits de l'homme » et de la liberté religieuse ». (Disc. du Gd Rabbin Toaff au Pape à la paroisse de St Carlo ai Catinari, févr. 1981).

g) Se proposer comme objectif une collaboration entre la Communauté juive locale et la Communauté paroissiale.

145 - En ce qui concerne le mariage mixte d'un juif avec un catholique, se référer aux No 137 et 138 (ci-dessus). Dans la Pastorale, on restera attentif aux difficultés qu'on peut rencontrer dans ce genre de mariages et on soulignera en outre les valeurs humaines et religieuses communes au judaïsme et au christianisme, dans le sens indiqué aux No 137 et 138 (ci-dessus), dans un total respect de la volonté et de la liberté des contractants.

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Inserito 01/01/1970