Déclaration des membres catholiques de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, avec l'approbation de l'ensemble du Comité Directeur

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Amitié Judéo-Chrétienne de France

Francia       27/01/2009

Le pape Benoît XVI vient de lever l'excommunication (décision juridique) des quatre évêques qui avaient été excommuniés par Jean-Paul II en 1988. Il le fait sur la demande de Mgr Fellay qui déclare reconnaître « l'autorité du pape, l'enseignement de l'Église dans un esprit filial, tous les conciles jusqu'à Vatican II » mais, dans ce dernier cas, avec des réserves. « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu'à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves » affirme Mgr Fellay. Nous n'avons pas de peine à deviner lesquelles : la réforme liturgique, la liberté religieuse, le dialogue œcuménique, l'ouverture aux autres religions. La déclaration Nostra Ætate est donc visée, et en particulier son chapître 4, sur les relations avec le peuple juif ce qui risque de porter atteinte au dialogue. Certes, la levée de l'excommunication ne supprime pas le schisme ; ces quatre évêques, et leurs prêtres, devront reconnaître Vatican II pour entrer en pleine communion dans sa totalité.

Après la prière pour les Juifs du Vendredi Saint qui leur a été concédée, un nouvel événement nous choque : l'un des quatre évêques, Mgr Williamson, se révèle être négationniste. D'un point de vue seulement canonique, nous voulons bien croire que cela n'a rien à voir avec la levée de l'excommunication, mais il faudrait être absolument aveugle et sourd pour affirmer qu'il n'y a « rien à voir » ni à entendre entre la levée de l'excommunication et l'affirmation du négationnisme. L'indignation générale soulevée par les propos de Mgr Williamson prouve le contraire. Avec le négationnisme, nous plongeons dans l'abîme de l'idéologie des Nazis qui, voulant anéantir jusqu'à la racine le peuple porteur de la révélation du Dieu Un, ont tout tenté pour montrer non seulement que leur crime n'en était pas un, mais aussi qu'il n'avait pas existé et cela porte nécessairement atteinte au dialogue entre Juifs et Chrétiens.

Nous, membres catholiques de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, attendons de l'Église une attitude moins ambiguë en ce qui concerne les relations avec le peuple juif. Cette volonté de favoriser la pleine unité à l'intérieur de l'Église catholique, légitime en soi, risque de causer des déchirures beaucoup plus grandes que celles qu'elle veut réparer. Et nous sommes certains qu'elle fait du mal à tous ceux d'entre nous qui s'efforcent de maintenir et de faire progresser un véritable dialogue, amical et respectueux, entre Juifs et Chrétiens.

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Inserito 01/01/1970